1975

AGAINST THE GRAIN - LP tous les titres composés par Rory Gallagher (excepté ceux entre parenthèses).

Face A

Let Me In - 4:04

Cross Me Off Your List - 4:26

Ain’t Too Good - 3:56

Souped-Up Ford - 6:25

Bought and Sold - 3:26

Face B

I Take What I Want (Sam & Dave) - 4:24

Lost at Sea - 4:07

All Around Man  (Bo Carter) - 6:15

Out on the Western Plain  (Leadbelly) - 3:54

At the Bottom - 3:20

Bonus sur réédition CD en 2012

Cluney Blues – 2:12

My Baby, Sure – 2:55

Réalisation : 1er October 1975

Remasterisé en 2018

Record Label: UMC

Location: Wessex Studios, London

Producer: Rory Gallagher

Composition : 

Rory Gallagher (Guitars, vocals, harmonica)

Lou Martin (Keyboards)

Gerry McAvoy (Bass guitar) 

Rod de’Ath (Drums, Percussion

TOUJOURS INTERESSANT DE DECOUVRIR (en langue anglaise) CE QUE DONAL GALLAGHER PENSE DE CET ALBUM

Mardi 22 avril 2025

A l'occasion d'une de mes maraudes sur Internet je tombe, il y a quelques jours, sur un site Internet (https://metal.nightfall.fr/index.php pour ne pas le nommer) et j'y découvre d'excellentes chroniques des albums de Rory (euphémisme du mois !). Aujourd'hui même, Dark Beagle, l'un de ces talentueux chroniqueurs, me fait le grand plaisir de m'autoriser à associer les siennes aux pages des albums qu'il a chroniqué. Une plus-value considérable pour ce site, merci Fred !!!

Par DARK BEAGLE le 3 Octobre 2021

Le succès critique et commercial de «Irish Tour» aura eu un impact indéniable sur la carrière de Rory Gallagher, infatigable, qui s’arrête de courir les routes juste pour aller rencontrer les STONES et enregistrer cet «Against The Grain» qui le voit quitter Polydor au profit de Chrysallis. Nouvelle maison de disque et nouveau pas en avant dans sa carrière. Cependant, cet album n’aura pas le succès escompté. Déjà, passer à côté du fabuleux «Irish Tour», forcément, c’est un coup à y laisser des plumes, surtout quand l’artiste n’a pas une personnalité calculatrice à se faire des plans de carrière de fou. Rory, ce qu’il aime, c’est jouer de la musique et pas forcément que la sienne.

«Against The Grain» se place dans la lignée d’un «Tattoo», dans le sens où l’on note que l’aspect Hard Rock est bien présent, qu’il ne s’agit pas d’un artifice. Il avait été approché par les ROLLING STONES pour remplacer Mick Taylor qui avait bien contribué à épaissir le son de la bande à ce regretté Charlie Watts, mais cela ne s’est pas fait, bien qu’il ait jammé avec Jagger et compagnie, sans trop comprendre ce qu’il faisait ici puisque celui qui l’avait fait venir était trop bourré ou trop dans les choux pour être simplement conscient pour interagir avec notre Irlandais, qui rentrera chez lui sans trop comprendre ce que la légende britannique voulait exactement.

Bien entendu, on peut fantasmer de ce qu’auraient donné les ROLLING STONES avec la présence de Rory (certainement pas grand-chose en réalité, Gallagher avait besoin d’une totale liberté d’écriture pour s’exprimer pleinement et s’épanouir), mais ce qui nous intéresse ici c’est ce «Against The Grain» et la parenthèse ouverte est déjà bien assez longue. La pochette est toujours très simple, avec une petite photo du musicien contre sa fameuse guitare à la peinture écaillée à cause de sa transpiration, qu’il avait abondante et très acide (au point où à un moment donné de sa carrière, il devait la remiser une soirée pour que le bois cesse de gonfler et qu’elle conserve le son d’origine).

Le groupe s’éclate toujours autant et cela s’entend. Bien que les disques sortent sous le nom de Rory, qu’il est le compositeur et le chanteur, la notion de groupe n’est pas illusoire. Il offre un espace d’expression aux musiciens qui l’entourent, ils peuvent évoluer à ses côtés sans que l’ombre du guitariste ne les cache. Il suffit d’écouter «Souped-Up Ford», qui est probablement le sommet de l’album, pour se rendre à l’évidence. Gallagher est un type généreux, aussi bien avec ses auditeurs qui s’en prennent plein les oreilles, sur un Rock’N’Roll dynamique et un peu fou, avec pas mal de gouaille, où le Blues n’est jamais très loin, qu’avec ceux qui partagent sa route.

Écoutez déjà la section rythmique. Elle est bien en place et le batteur, s’il donne l’impression de s’économiser, est pourtant terriblement présent, la basse est en embuscade, elle surgit sans crier gare et ce piano… D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si Rory annonce « Lou Martin » après une fulgurance dont il a le secret pour introduire le solo de l’organiste, tout en simplicité, mais avec un esprit totalement Rock’N’Roll. D’autres morceaux se veulent tout aussi délectables, comme le costaud «Let Me In» qui ouvre l’album ou le plus Folk «Lost At Sea», d’une mélancolie terrible qui tranche avec l’esprit très enjoué des autres titres.

Trois reprises figurent sur l’album, toutes dans sa seconde moitié. Là encore, Gallagher a le don de s’approprier ces chansons, de les inclure dans son répertoire comme si elles étaient de lui. «I Take What I Want» et surtout le «All Around Man» de Bo CARTER portent sa marque. L’hommage est bien présent, mais ce n’est pas simplement de la copie conforme. Mais on entend très bien d’où vient Rory, musicalement, quels ont été ses pères spirituels plus que ses pairs. Écoutez «All Around Man» et penchez-vous sur les morceaux où l’approche de l’Irlandais est la plus Bluesy et vous constaterez l’espèce de filiation qu’il y a entre les deux artistes.

La troisième reprise, «Out On The Western Plain», deviendra un classique des concerts, dans une version plus intimiste, où elle livrera toute sa saveur Folk. Dans sa version studio, elle est déjà très plaisante, mais sans toucher cet état de grâce qui sera trouvé sur scène. En revanche, «At The Bottom» est peut-être le final le plus faiblard de la carrière de Gallagher, un titre assez anodin qui s’écoute, mais qui ne procure pas le grand frisson. Et d’ailleurs, c’est le problème un peu de cet album, plutôt bien troussé dans l’ensemble, mais manquant le coche à quelques rares exception près.

En effet, il va lui manquer par moment ce côté classique instantané que l’on retrouve sur des morceaux comme «Walk On Hot Coals» ou «Tattoo’d Lady», ni cette profondeur qui émeut forcément à l’instar d’un «A Million Miles Away» ou d’un «Daughter Of The Everglades», pour reprendre des titres joués par la même formation que sur cet «Against The Grain». L’ensemble est très loin d’être mauvais – nous parlons de Rory Gallagher, un type qui savait écrire et qui ne succombait pas aux modes – mais ici il ne parvient pas à mettre tout à fait le doigt sur le grandiose bien que rien ne démérite réellement.

Alors oui, Rory ne cherchait pas le single imparable, celui qui n’allait pas arrêter de squatter le sommet des charts, il préférait délivrer sa musique comme il la pensait, l’imaginait. Une musique qui ne suivait pas les modes et qui transpirait le respect de son géniteur pour ceux qui l’ont précédé et influencé. «Against The Grain» ne déroge pas à cette règle et il marquera également la fin d’une époque, Gallagher allant durcir le ton dès l’album suivant, un «Calling Card» souvent considéré comme une des pierres angulaires de l’Irlandais. De là à considérer «Against The Grain» comme un brouillon, il y a un pas que je me refuse de franchir. 

https://metal.nightfall.fr/index_15008_rory-gallagher-against-the-grain.html

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